En septembre 1944, le club historique de rugby à XV de la ville, l'US Montpellier (USM), créé en 1919 en tant que section du Stade olympique montpelliérain (SOM), devenue USM et autonome en 1923, vote son passage au rugby à XIII sous le nom d'USM XIII. Deux ans plus tôt le club avait atteint les quarts de finale du championnat de France sous le nom USOM (fusion du SOM et de l'USM entre 1941 et 1944, imposée par les autorités de Vichy).
En 1946, faute de moyens financiers et n'ayant pas de stade dédié, l'USM XIII se met en sommeil. Sept ans plus tard, en 1953, le club renaît, profitant notamment de la disparition du dernier club "quinziste" de la ville (l'ASPTT Montpellier).
Pendant une vingtaine d'années, l'USM XIII va évoluer en Division Nationale (Elite 1 d'aujourd'hui), avec notamment à la fin des années 50, et début des années 60 une certaine réussite sous la houlette du fantasque Jean Dop, avec Guiraud, Poulet, Barcelo, Rameil, Boutonnet, Plo ... et l'apport des anciens lyonnais Krawzyck, Taterzinski et consorts. Le stade du Pont-Juvenal est alors le théatre de matchs homériques, en alternance avec le S.O.M. football.
La présence d'un club de rugby à XIII n'est donc pas une nouveauté dans la capitale régionale. En effet comme le montre l'année de sa création, loin d'être le caprice d'une cité héraultaise avide aujourd'hui de nombreux sports, le rugby à XIII est devenu, si ce n'est une institution, une véritable tradition sur les bords de la Mosson. Sous des structures diverses, des appellations variées1, et ayant aussi subi des fortunes diverses - on note un grand passage à vide jusqu'à la fin des années 1990 par exemple - les Montpelliérains ont toujours été présents à un stade ou à un autre des compétitions fédérales. Notons quelques faits d'armes de l'équipe héraultaise : Trophée Bernard (1975) en battant Réalmont XIII 12-10; championnat de France (1977) en battant l'US Villeneuve 30-15; Coupe Falcou champion de Fédérale (1977) en battant Caumont 21-16, Coupe de France DN2 (1978-1979) en battant Caumont 21-6.
Une école de rugby et un quartier, les deux piliers du XIII à Montpellier
Plusieurs facteurs peuvent expliquer que ce club ait survécu jusqu'à nos jours. La présence constante d'une école de rugby qui a formé quelques-uns des joueurs de l'Élite, actuels comme passés, est un de ces facteurs qui ont permis au club de traverser les périodes de " vaches maigres ". Implantée au cœur du quartier populaire de la Paillade, celle-ci a sans doute bénéficié des différents apports de population dès les années 1960 qui suivent l'histoire du peuplement de Montpellier et qui font la richesse aujourd'hui de la cité héraultaise.